(SSRI en anglais) ont été développés en Suède par Arvid Carlsson, il y a 40 ans. Ce chercheur avait remarqué que certains médicaments agissant sur le système sérotoninergique modifiaient l'état mental. Il a alors mis au point la Zimélidine, un médicament agissant spécifiquement sur la sérotonine, afin d'identifier la nature de ce changement.
Il est admis actuellement que les ISRS produisent un sentiment de détachement ("Who Cares feeling"), une sorte d'émoussement émotionnel chez toute personne qui le prend. Ceci peut être bénéfique ou au contraire dommageable.
Quand ces produits sont donnés durant une courte période à des individus déprimés ou anxieux, ils ont une efficacité légèrement supérieure au placebo. Une évaluation de l'effet de l'alcool sur ce type de symptômes donnerait à peu près les mêmes résultats.
Lorsque ces médicaments sont administrés sur une plus longue période de temps, ils sont responsables, tout comme l'alcool, d'une addiction et d'une dépendance et ce, particulièrement chez les femmes. Cette dépendance peut être plus sévère que celle induite par des drogues dures telles que la cocaïne, l'héroïne ou les amphétamines.
Prescrits à des femmes en âge de procréer, qui à cause de cette dépendance ne seraient pas capables d'interrompre la prise du produit pendant leur grossesse, ils sont responsables de malformations congénitales et de troubles de l'apprentissage chez certains enfants exposés in utero.
Environ la moitié des personnes auxquels les ISRS sont prescrits y trouve un intérêt. L'autre moitié, par contre, ne les supporte pas. Dans ce second groupe, ces médicaments peuvent induire des actes suicidaires ou des homicides. Dans les données d'essais cliniques réalisés pour évaluer ces produits, on voit qu'il y a plus de gens qui meurent à cause du traitement que de personnes qui sont "sauvées" par celui-ci.
Il y a également plus de gens qui deviennent violents que de personnes dont la violence est mieux contrôlée. Ces médicaments sont fort probablement en cause dans les différents cas de fusillades dans les écoles qui ont défrayé la chronique.
Au delà de l'effet de ces médicaments sur ceux qui les prennent, les ISRS ont eu un impact sur l'ensemble de la société. Leur marketing massif est parvenu à nous convaincre que les difficultés que nous rencontrons dans la vie quotidienne sont causées par un déficit en sérotonine qui peut être rééquilibré par une simple pilule.
Avant les ISRS, les médicaments étaient considérés comme des poisons dont la prise s'accompagnait de toute évidence de certains risques. A contrario, les ISRS sont désormais perçus comme des sortes d'engrais qui devraient être utilisés aussi largement que possible et notamment être prescrits sans crainte aux enfants et aux personnes âgées. Comme si le seul risque auquel les autorités devaient faire face était la sous prescription.
Avant les ISRS, la littérature scientifique était écrite par des chercheurs académiques qui pouvaient analyser directement les résultats des essais cliniques. Elle est maintenant vidée de sa substance et dans la majorité des cas truffée d'articles écrits par des nègres littéraires ("ghostwriting"). Ceux-ci vantent en général les fabuleux effets bénéfiques qu'apporteraient les nouveaux médicaments alors que dans les faits les essais cliniques prouvent éventuellement qu'ils sont sans efficacité voire même dangereux.
En conséquence, si l'un d'entre nous prend un médicament qui lui cause des problèmes, il peut se trouver confronté à un médecin qui ne reconnaitra pas le lien de cause à effet parce qu'il fait partie de ces médecins qui ont été littéralement entraînés à ne plus regarder les patients assis en face d'eux et qui ont désappris à utiliser leur propre jugement.
est un trilogie documentaire. C'est le projet de deux Suédois qui tentent de mettre leurs concitoyens face à un miroir pour qu'ils comprennent ce qui s'est passé.
Le documentaire est en accès libre ici:
www.whocaresinsweden.com